LE GÉNÉRAL SALAN Le général Salan
LE GÉNÉRAL SALAN
Le général et son épouse en Allemagne ...Il est affecté à l’armée d’occupation en Allemagne jusqu’en mai 1919, puis il retourne à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr le 7 mai 1919. Il est nommé sous-lieutenant à titre définitif le 21 septembre 1919 et affecté au Régiment d’Infanterie Coloniale du Maroc (actuel Régiment d'infanterie de chars de marine), à Landau, en Allemagne, le 3 décembre 1919. Sur sa demande, il est envoyé au Levant au 17e Régiment de Tirailleurs Sénégalais (RTS), en tant que chef de poste à Radjou, en Syrie sur la frontière avec la Turquie. Il est promu lieutenant le 11 septembre 1921, grièvement blessé au combat d’Accham le 24 octobre 1921. Il est à nouveau cité, à l’ordre de l’armée et nommé chevalier de la Légion d'honneur, il est décoré sur son lit d’hôpital, à Alep, par le général Gouraud, haut-commissaire au Levant. Il fait l'objet d'un rapatriement sanitaire le 25 janvier 1922, est soigné à l’hôpital Sainte-Anne à Toulon, puis au Val-de-Grâce à Paris, est affecté pendant sa convalescence au 23e RIC à Paris et désigné sur sa demande pour l’Indochine le 2 janvier 1924. Tirailleurs Annamites ...Il est alors affecté au 3e Régiment de Tirailleurs Tonkinois comme adjoint au chef de poste de Nguyen-Binh (Tonkin) qu’il rejoint le 15 avril 1924. Détaché hors-cadre le 14 décembre 1924, il est délégué administratif du Commissaire du gouvernement chef de la province du Haut-Mékong, à Muong Sing, aux confins de la Chine, de la Birmanie et du Siam, du 15 avril 1925 au 26 mai 1928. Après un retour en métropole du 6 juillet 1928 au 2 août 1929, il assure, en position hors-cadre, l’intérim du Commissaire du Gouvernement, Lapeyronie, pour la province du Haut-Mékong, à Houei Sai. Il est promu capitaine le 25 mars 1930 et retourne à Muong-Sing en mars 1931, rédige un « Manuel de lecture de la langue « Lu » et « Youne » avec traduction correspondante en langue laotienne ». Il quitte l’Indochine pour la métropole le 28 avril 1933. L' Indochine ...Il prend le commandement de la Compagnie d'essais techniques le 1er décembre 1933 et participe avec cette unité à des manœuvres au Larzac au printemps 1934, puis est renvoyé en Indochine le 6 octobre 1934, où il prend le commandement comme capitaine de la 6e compagnie du 19e Régiment Mixte d’Infanterie Coloniale tout en assumant les fonctions de délégué administratif de Dinh-Lap au Tonkin. Avec son fils Victor, âgé de cinq ans, il revient le 8 avril 1937 en métropole, à bord du Chenonceaux ; il y fait connaissance de sa future épouse, Lucienne Bouguin. Il est détaché au ministère des Colonies le 1er septembre 1937, comme adjoint au chef du 2e bureau (renseignement), est promu au grade de chef de bataillon le 22 mars 1938, devient chef du Service de Renseignement Intercolonial et est en relation quotidienne avec Georges Mandel, ministre des Colonies à partir d’avril 1938. Tirailleurs Sénégalais
...Il mène à l’automne 1939, après la déclaration de guerre de la France à l’Allemagne,
une mission secrète au Caire et à Khartoum d’aide à la résistance abyssine contre l’occupation
de l’Éthiopie par les troupes italiennes. Il revient à Paris le 19 novembre 1939.
En janvier 1940 il prend la tête d’un bataillon du 44e Régiment d’Infanterie Coloniale Mixte Sénégalais.
Le 5 juin 1940, Salan est avec son bataillon en première ligne sur la Somme lorsque
les Allemands déclenchent leur offensive après l’encerclement et la défaite des forces françaises
et britanniques dans la poche de Dunkerque.
Il se replie sur ordre avec les restes de son bataillon en menant des actions retardatrices
sur la Seine puis sur la Loire. Il est cité deux fois à l’ordre du régiment
par ordres des 12 et 13 juillet 1940, puis à l’ordre de l’armée et promu officier
de la Légion d'honneur le 21 août 1940.
Le débarquement de Provence
...Il participe au débarquement de Provence à la tête de son régiment avec lequel il débarque
le 19 août 1944 au matin sur la plage de La Nartelle dans le Var. Il atteint Toulon le 26 août 1944,
après six jours de combats intenses sur l’axe Solliès-Pont, La Farlède, La Valette et Toulon.
Le 6e RTS déplore 587 tués, blessés et disparus. Une citation à l’ordre de l’armée rend hommage
à ces actions. Il quitte Toulon le 9 septembre avec son régiment reconstitué par incorporation
d'éléments des Forces françaises de l'intérieur (FFI) qui « blanchissent » progressivement le régiment.
Par note du 13 octobre 1944, le 6e RTS devient le 6e Régiment d’Infanterie Coloniale (RIC).
Le 14 novembre 1944, le 6e RIC démantèle la résistance allemande dans la poche du Doubs.
Le 23 novembre, le régiment est à Blotzheim, dans le sud du Haut-Rhin, alors que les Allemands
tiennent de solides têtes de pont sur la rive française du Rhin ; par la suite,
il libère Village-Neuf,
Huningue, Loechle et l’usine hydro-électrique de Kembs.
Le général Salan à Hanoï ...Octobre 1945: Retour en Indochine en tant que Commandant des forces françaises de Chine et d’Indochine du Nord. Janvier 1946: participe aux négociations concernant le départ des troupes chinoises, du Tonkin. Février 1946: fait connaissance d'Hô Chi Minh. Avril-mai 1946 : participe aux négociations avec Hô Chi Minh à Ðà L?t. Juillet-septembre 1946: accompagne Hô Chi Minh aux négociations de Fontainebleau. Mai 1947: commande les troupes françaises pour le Nord du Viêt-Nam. 1er septembre 1947 : général de division. Février-avril 1948: assure l'intérim du général Valluy remplacé par le général Blaizot comme commandant en chef en Indochine. 6 décembre 1950- 5 janvier 1952: adjoint militaire du général de Lattre de Tassigny, Haut Commissaire en Indochine. 1er septembre 1951: général de corps d'armée. 11 janvier 1952: mort du général de Lattre. L' armée française en indochine (1951)
... Du 6 janvier 1952 - 8 mai 1953: Salan est commandant en chef en Indochine.
Juin - octobre 1954: Adjoint militaire du général Ely Haut Commissaire en Indochine 1954.
20 septembre: en désaccord avec le général Ely il demande et obtient son rappel en France.
9 octobre: il quitte l'Indochine. Il est remplacé par le général Pierre-Elie Jacquot.
Le général Salan le 13 mai 1958 à Alger .... Lors de la crise de mai 1958, il cumule les pouvoirs civils et militaires en Algérie. Son ralliement au général de Gaulle est décisif dans le retour au pouvoir de ce dernier le 1er juin. Le 11 décembre 1958, Paul Delouvrier est nommé délégué général, et le lendemain, le général Maurice Challe succède au général Salan comme commandant en chef ayant reçu délégation de pouvoirs du gouvernement. De Gaulle, voulant réduire le pouvoir de l'armée coloniale qui a été pétainiste et a presque tous les pouvoirs, nomme Salan comme inspecteur général de la Défense nationale, poste honorifique puis gouverneur militaire de Paris le 5 février 1959. Le général Salan le 13 mai 1958 à Alger ...Partisan de l'Algérie française, Salan dirige l'OAS après l'échec du putsch des Généraux en 1961. Il est arrêté à Alger le vendredi 20 avril 1962 après un an de clandestinité et le 23 mai 1962, après avoir revendiqué ses responsabilités à la tête de l’OAS, est condamné par le Haut Tribunal militaire à la peine de détention criminelle à vie, verdict que le chef de l’État - souhaitant que Salan soit fusillé - considérait trop clément, ce qui entraînera la dissolution du tribunal par le général de Gaulle le 27 mai 1962, alors que le général Jouhaud avait été condamné à mort par le même tribunal le 13 avril précédent. Le 8 décembre 1962, il est transféré en même temps que le général Jouhaud à la prison de Tulle où sont incarcérés les officiers généraux et supérieurs impliqués dans les combats pour l’Algérie française. Les officiers emprisonnés à Tulle
...Le 15 juin 1968, dernier occupant de la prison de Tulle, il est libéré par grâce présidentielle
à la suite des événements de mai 1968. Le 25 avril 1961, durant le putsch d'Alger,
le général Salan adresse un communiqué radio visant à mobiliser huit classes d’Algériens et
de reconstituer les Unités Territoriales (UT) dissoutes après la « Semaine des barricades »
de janvier 1960. Le 11 septembre 1961, le général Salan, qui est entre temps devenu chef de l’O.A.S.,
envoie une lettre aux parlementaires reformulant sa demande d'avril.
Conscient que la partie, sur le terrain, était jouée, refusant de fuir au Portugal,
comme on le lui conseillait, Salan dira que son départ d’Algérie porterait aux Européens
d'Algérie un coup dont ils ne se relèveraient plus. Il lui restait une dernière carte à jouer,
afin de renverser l'équilibre des forces, une alliance avec le rival et ennemi du FLN,
c'est-à-dire le Mouvement national algérien (MNA) dirigé par Messali Hadj.
Le général Salan lors de son arrestation
...Une Peugeot noire remonte le boulevard Saint-Saëns, tourne dans la rue Desfontaines et s’arrête.
Les gardes du corps de Salan attendent dans une 403 grise dans cette même rue,
voient un véhicule dans le rétroviseur, mais pensent qu’il s’agit du commando Delta.
Le quartier est encerclé, Jean-Marie Lavanceau (agent infiltré) frappe à la porte du bureau.
Salan, Jean Ferrandi et une troisième personne sont à l’intérieur.
Lavanceau demande où se trouvent les toilettes, et au même moment quelqu’un sonne.
Ferrandi observe par le judas, et crie « Nous sommes faits ». Salan était pris au piège,
et avant que ses gardes du corps ne puissent réagir, postés devant l’immeuble, les policiers
prennent rapidement position en sortant des véhicules blindés. Le chef de l’OAS est bel et
bien tombé dans un piège.
La tombe du général Salan à Vichy .... Malade depuis le 10 mai 1984, il s’éteint le 3 juillet 1984 à l’hôpital d'instruction des armées du Val-de-Grâce. Il repose au cimetière de Vichy. L'inscription sur sa tombe porte seulement, en plus de son prénom, de son nom et des années de naissance et de mort, la mention : « Soldat de la Grande Guerre ». Document publié le 17 mars 2015 par Roger Cousin |